Une zone à défendre : Analyse critique d’une manifestation trop pacifique sur Disney+ !

Plongez dans l'univers de "Une zone à défendre", où l'amour naît entre un policier infiltré et une militante écologiste. Romain Cogitore signe un film qui évite les clichés et propose une vision pédagogique des revendications des zadistes. Malgré des dialogues maladroits et une mise en scène fade, l'alchimie entre les acteurs François Civil et Lyna Khoudri apporte une lueur d'espoir.

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Une zone à défendre, L’amour improbable entre un flic et une militante écologiste !

Romain Cogitore, connu pour ses films « Nos résistances » et « L’Autre Continent », revient avec une nouvelle réalisation intitulée Une zone à défendre.

Ce long-métrage met en scène Greg, un policier joué par François Civil, qui se faufile au sein d’une communauté de manifestants écologistes et tombe amoureux de Myriam, une zadiste interprétée par Lyna Khoudri.

Malheureusement, ce film qui tente de surfer sur l’actualité propose un message faussement engagé et mise principalement sur l’alchimie entre les deux jeunes acteurs réunis auparavant dans le film « Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan ».

Le défi d’une romance entre un flic et une militante

Le pitch initial du film pouvait susciter des craintes : une histoire d’amour entre un policier et une militante de gauche.

On aurait pu craindre une énième adaptation moderne de Roméo et Juliette, avec des regards passionnés au-dessus des barricades et des torrents de larmes causés par des dilemmes cornéliens et des gaz lacrymogènes. Heureusement, Une zone à défendre évite ces clichés et ne tombe pas dans une exploitation facile et superficielle d’une actualité grave.

Le film adopte le point de vue de Greg, offrant une approche pédagogique pour présenter les revendications et le quotidien des zadistes. La supérieure de l’agent infiltré est présentée comme l’antagoniste sans cœur, mais le récit évite la dichotomie simpliste.

Par moments, les manifestants peuvent se montrer discourtois, tandis que les CRS se montrent parfois un peu trop gentils. Bien que cela puisse prêter à sourire, le film cherche à légitimer la position politique des zadistes et à remettre en question la violence des répressions, malgré quelques scènes où les CRS reculent devant un simple jet de caillou.

Lyna Khoudri et ses compagnons manifestants oscillent entre la caricature lycéenne (tout comme l’auteur de ces lignes) et le personnage de Laura Felpin dans « Le Flambeau« .

François Civil incarne quant à lui l’archétype du gentil flic qui s’interroge sur ses motivations après avoir gravi tous les échelons de sa carrière. Rien de subtil ni de brillant dans tout cela, mais cela aurait pu être pire. Le principal problème réside dans le reste du film.

Une alchimie manquée et une mise en scène fade

Les retrouvailles entre D’Artagnan et Constance de Bonacieux, interprétés par François Civil et Lyna Khoudri, laissent à désirer en termes de complicité et d’alchimie. Leur interprétation est entravée par des dialogues maladroits et un montage qui n’insuffle jamais de dynamisme, rendant les échanges mous et artificiels au lieu d’être réalistes et naturels.

Il est difficile de jouer correctement des répliques aussi lourdement explicatives, rédigées comme une dissertation scolaire, d’autant plus que le montage ne parvient pas à donner de l’énergie aux dialogues, les rendant fades et artificiels plutôt qu’authentiques.

De plus, la mise en scène et la photographie s’effacent presque totalement, donnant l’impression d’un manque d’ambition. On pourrait presque assimiler le rendu à celui d’un téléfilm lambda. C’est dommage, car avec de bons dialogues et une direction artistique plus aboutie, Une zone à défendre aurait pu réussir son tour de force.

Un récit trop naïf pour un sujet complexe

Là où l’histoire commence comme le parcours de rédemption d’un policier prenant conscience des conséquences néfastes de son infiltration parmi les militants pacifistes, le film prend un virage à 180 degrés dans son dernier tiers.

En voulant éviter toute manichéisme, le récit devient de plus en plus critique et caricatural à l’égard du quotidien des zadistes, remettant en question la légitimité et la solidité de l’engagement de Myriam.

Pourtant, la manière dont une militante s’éloigne progressivement de son groupe aurait pu être un sujet passionnant à explorer. Malheureusement, ici, le message final semble être que personne n’est fait pour cette vie et que le véritable rêve réside dans la fondation d’une famille (incompatible avec l’engagement dans la zad). Ce message éclipse toute tentative de discours engagé.

une zone a defendre

On notera particulièrement la dernière séquence du film (sans la révéler totalement), où une personne déclare à des enfants que « cet arbre ne serait pas là si on ne s’était pas battus pour lui » (ou quelque chose du même acabit). Cette réplique, déconnectée de tout contexte et de tout discours, résume à elle seule le ton « gauchisme simpliste » du film.

Une zone à défendre est disponible sur Disney+ depuis le 7 juillet 2023.

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